« Plus l’accusation est lourde, plus le devoir de défendre est grand. »
Jacques Vergès
L’année judiciaire 2023-2024 marquera les 30 ans d’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’humanité.
Un chapitre qui s’ouvre le 6 avril 1994, lorsque le président rwandais Juvénal Habyarimana trouve la mort au-dessus de l’aéroport de Kigali, son avion abattu par des assassins jamais identifiés.
Ce drame déclenche le génocide des Tutsis du Rwanda par les extrémistes hutus : du 7 avril au 17 juillet 1994, ce sont ainsi 800 000 Rwandais, Tutsis et Hutus modérés, qui perdront la vie. D’une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de l’histoire et celui de plus grande ampleur quant au nombre de morts par jour.
Le Tribunal pénal international pour le Rwanda, mis en place à Arusha immédiatement après les événements pour en juger les auteurs, n’achèvera ses travaux qu’en 2015 avec un bilan très critiqué.
Cette juridiction n’était, hélas, pas la première à être confrontée de la sorte au summum de l’abjection : avant elle, à Nuremberg, à Jérusalem, à Lyon ou encore à La Haye, l’Humanité avait aussi eu à juger les Hommes.
Mettre des mots sur l’indicible, trouver les paroles justes pour décrire l’indescriptible, telle fut la lourde tâche de ceux qui, à ces occasions, ont eu à prendre la défense des accusés comme des victimes.
Au cours de leurs plaidoiries ou de leurs réquisitoires, ces orateurs ont su faire preuve d’un talent à la mesure de la gravité des crimes commis.
Et l’Histoire, qu’elle soit judiciaire ou non, en a été marquée à jamais.
Le temps d’une soirée, la Conférence du jeune barreau vous propose un voyage dans le temps, afin de revivre ces événements historiques à travers la voix de jeunes talents.
Ces épisodes dramatiques, ils n’en ont eu connaissance que par les cours d’histoire ou, parfois, par la bouche de leurs aînés. Ni avocats, ni juristes, ils sont encore étudiants mais se distinguent déjà par des qualités oratoires hors du commun.
Encadrés par des avocats rompus à l’art de la parole, ils se livreront tout au long de cette exceptionnelle soirée à l’exercice difficile de restituer l’émotion avec talent et compassion.
L’occasion de rappeler que défendre l’indéfendable, c’est parfois ça, aussi, la profession d’avocat.